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8emes Rencontres du Film Court : L’animation prend de l’avance

 

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Hery Andriantsitohaina, Zébu d’Or Animation (Crédit photo : RFC/Oxygeniouz)

L’avenir du cinéma malgache se dessine dans l’animation. Le cru de cette année le confirme avec une production riche en diversité qui gagne en maturité et en qualité.

Trois films d’animation distingués à la cérémonie de clôture de la 8e édition des Rencontres du film Court (RFC) qui s’est déroulée le samedi 13 avril au Dôme RTA Ankorondrano. Sur une branche de Hery Andriatsitohaina pour le Zébu d’or Animation, Colors de Andoniaina Andrianarison pour le Prix du Public et Joueur de valiha de Telina Randriamahaly pour la Mention spéciale du Jury. Un signal fort qui témoigne de la dynamique du cinéma d’animation.

Le choix du jury s’est porté sur Sur une branche, un cat-and-mouse cartoonesque, qui a séduit avec sa maîtrise plastique et l’universelle dialectique qui oppose le bon au mauvais, le prédateur à la proie. Un caméléon règne en maître sur sa branche et attrape tout ce qui s’aventure sur son territoire, mais quand une petite mouche voudrait avoir aussi sa place dans cette jungle qui se résume à un arbre, le caméléon connaîtra la pire chasse de sa vie.

Joueur de valiha n’a pas laissé les membres du jury indifférents. On lui a attribué une Mention Spéciale pour l’encourager. Une silhouette de musicien court à la rescousse d’une jeune femme prise au piège dans une chrysalide par une araignée géante. Avec le son de sa valiha, il réussit à faire reculer tous les dangers. Admirateur de Michel Ocelot, Telina Randriamahaly donne à voir des personnages qui se détachent en ombres découpées sur fond blanc.

Le coup de cœur ne peut être que ce Colors, une expérimentation dans l’animation en volume. Dans ce film, le dessin s’acoquine avec les images 3D. Dans un monde sans couleurs, le noir et blanc impose sa loi. Les couleurs n’ont pas le droit d’exister. Si la trouvaille technique ressort d’une expérimentation dans l’assemblage de styles, le thème sort de l’ordinaire donnant une certaine originalité à cette œuvre.

Dans les autres films d’animation en compétition, les réalisateurs tantôt se confirment dans un style tantôt en quête d’identité. Avec ses silhouettes enluminées en noir et blanc dans Mpatsaka rano, Sitraka Randriamahaly scelle son retour. D’une étonnante fluidité, dans la technique la plus simple, presque primaire, Nathaniela Randrianomearisoa rend hommage au cinéma muet avec son Bac à romance.

Tandis que Fenosoa Rakotondrafara revisite le conte de l’avidité avec des marionnettes en pâte à modeler dans Te-hiravaka ny vanginy, Arôna Rakotondrainibe raconte l’histoire des Bestioles dans la simplicité du dessin, dans un festival de couleurs. La maîtrise de l’animation 3D se confirme dans Boaikeli de Tahiry Rasolofoson, un conte moderne sur la solitude.

Depuis trois ans, l’animation a pris largement de l’avance par rapport aux deux autres genres, le documentaire et la fiction. L’économie des moyens techniques et la maîtrise des nouvelles technologies ont créé le boum du cinéma d’animation. La diversité dans les styles et dans les thèmes traités ne cesse de s’agrandir. Dans les festivals internationaux, l’animation s’apprécie au même niveau que le documentaire et la fiction.

L’avenir de cinéma malgache se dessine dans l’animation. L’initiative de la maison de production Rozifilms de Laza, directeur des Rencontres du Film Court, de lancer une école en animation 3D avec des partenaires mauricien et sénégalais, vient répondre à ce besoin de formation pour accompagner le développement du cinéma d’animation à Madagascar, dans l’Océan Indien et en Afrique.

Palmarès des RFC 2013

Zébu d’Or Animation : Sur une branche de Hery Andriantsitohaina

Mention spéciale Animation : Joueur de valiha de Sitraka Randriamahaly

Zébu d’Or Fiction : Trois zébus pour un cocu de Fabien Andritiana

Zébus d’Or Documentaire : La rue, notre vie de Tianjato Gatien Rajaorinarivo

Du coq à l’âne dans la tabatière de Herménégilde Razafitsihadinoina

Meilleure interprétation féminine : Mirana Ramarolahy dans le rôle de Staycey dans Fashion Victim de Ketaka Razafimisa

Meilleure interprétation masculine : Jean-Claude Naly dans le rôle de Tôtoavy dans Tôtoavy va se marier de Freddy Ravelomanantsoa

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